Adopter le slow digital :
3 conseils simples

Sobriété numérique :
Conseils & Astuces

©markus-spiske

« Chaque octet compte ». Cette phrase peut sembler étrange de prime abord. Pourtant, l’empreinte environnementale du secteur numérique dépasse aujourd’hui celle de l’industrie aéronautique. Chaque année, la fabrication et l’utilisation de nos ordinateurs, smartphones et autres objets connectés génèrent près de 4 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales. 

Le problème est qu’Internet se veut, par définition, le domaine de l’irréel, du virtuel et que sa pollution paraît invisible. Mais, à l’heure où la protection de l’environnement devient un enjeu sociétal majeur, quelques gestes simples permettraient de diminuer cette pollution numérique. Comment faire ? Découvrez 3 conseils pour adopter le slow digital.

 

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Prolonger la durée de vie de ses équipements

Selon une étude de l’ADEME* (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), près de 90 % des Français rachètent un téléphone alors que le précédent marche encore. De même, la durée de vie des ordinateurs dépasse rarement les trois ans.
La raison ne provient pratiquement jamais de pannes ou incidents, mais plutôt des campagnes marketing très attractives des marques et surtout de l’obsolescence perçue.

L’obsolescence perçue se distingue de l’obsolescence programmée, car l’appareil fonctionne de la même manière, il est simplement surpassé par les innovations technologiques perpétuelles qui le font paraître trop lent ou pas assez performant par rapport à ses nouveaux concurrents.

Cet effet est encore renforcé par des sites et applications de plus en plus lourds. D’après le Green IT, une communauté d’acteurs du numérique responsable, le poids moyen d’une page web a été multiplié par 115 entre 1995 et 2015. Dès lors, des équipements plus puissants sont nécessaires pour les faire tourner, et comme les terminaux sont plus performants les concepteurs de sites, jeux et logiciels n’ont pas besoin de soucier de l’optimisation de leurs réalisations… un bel exemple de serpent qui se mord la queue.

Même lorsqu’on a conscience de l’importance de la pollution numérique, ne pas succomber aux sirènes du marketing et aux promesses technologiques peut être compliqué.

Voici quelques conseils pour concilier slow digital et high-tech :

  • préférez l’achat d’appareils reconditionnés (par exemple sur des boutiques comme BackMarket, Smaaart ou encore Recommerce ) ;
  • offrez une fin de vie « écologique » à votre ancien matériel en privilégiant le recyclage, la revente ou le don à des associations (Ecosystem.eco, Jedonnemontelephone.fr; etc.) au lieu de le laisser dormir au fond d’un placard ;
  • pensez également à la location, idéale si vous aimez changer régulièrement d’équipement (Commown) ;
  • en cas de panne, réparez plutôt que jeter. De nombreuses ressources sont disponibles sur Internet. Le site longuevieauxobjets.gouv.fr permet, par exemple, de diagnostiquer une panne en ligne et de consulter des « tuto réparation».

Si vous ne trouvez pas votre bonheur sur le marché d’occasion ou que vous voulez vraiment un équipement neuf, orientez-vous vers des marques qui prennent en compte les préoccupations environnementales et humaines dans la fabrication de leurs produits (Fairphone, Shiftphone, PC vert, etc.). Cependant rappelez-vous que le smartphone ou le pc le plus écologique est toujours… celui qu’on ne produit pas.

Optimiser sa consommation de données

Oui optimiser pas limiter. Tout comme le Slow Travel n’implique pas de voyager moins loin, le slow digital n’impose pas forcément de réduire son usage du numérique. Internet a montré tout son intérêt dans les domaines de l’éducation, de la culture et même de l’écologie. La quasi-totalité des associations environnementales possède désormais un site, rassemble des communautés au travers des réseaux sociaux et forums, et lance des pétitions et cagnottes en ligne

Alors qu’est-ce qui a mal tourné ?

Comme n’importe quel outil, le problème se situe dans l’usage que l’on en fait.
Aujourd’hui, la vidéo constitue 80% du trafic internet et engendre en une année plus de 300 millions de tonnes de CO2eq (équivalent dioxyde de carbone).

Les mails sont une autre source majeure de pollution digitale. Chaque courrier numérique représente 4 grammes équivalent CO2 lors de son envoi (source : « How Bad are Bananas ? : The Carbon Footprint of Everything » de Mike Berners-Lee). Cela peut paraître peu, sauf que, chaque heure, près 8 à 10 milliards de mails (hors spam) sont échangés à travers le monde.

De plus, chaque Français stocke en moyenne 60 000 messages sur sa boîte. 80 % d’entre eux ne seront jamais ouverts…

Alors faut-il stopper Netflix, Youtube et cie et adopter une colonie de pigeons voyageurs pour pratiquer le slow digital ? Absolument pas.

Slow Digital et Ecolo-Geek

À vrai dire, la plupart des actions en faveur de la sobriété numérique n’auront au pire aucun impact sur notre quotidien et au mieux nous ferons gagner du temps !
Quelques exemples pour pratiquer le slow digital tout en restant connecté :

  • désabonnez vous de toutes les newsletters que vous ne lisez pas/plus et qui s’entassent dans votre boite mail ;
  • évitez les pièces jointes et privilégiez un lien vers un fichier hébergé en ligne. Cela évite à vos destinataires de devoir le télécharger et potentiellement de le renvoyer plusieurs fois ;
  • si l’image n’est pas nécessaire, par exemple pour écouter de la musique en travaillant, préférez l’audio et les radios plutôt que de jouer une vidéo pour rien ;
  • pour les films et séries, pensez aussi à baisser la résolution. Les vidéos sont souvent proposées d’emblée dans de hautes définitions particulièrement inutiles sur les petits écrans ;
  • désactivez également la lecture automatique ;
  • compressez vos fichiers, photos, illustrations, etc. De multiples outils sont disponibles en ligne pour optimiser vos contenus sans perte de qualité.
  • si possible, couper la caméra des visios, notamment si vous êtes nombreux. La qualité de la connexion sera aussi largement meilleure.

Slow Digital et Slow Content

Internet n’est pas une simple source d’informations, c’est un lieu de partage, d’expression, de communication ou encore de marketing. Chaque jour, ce sont près de 800 000 sites et blogs qui sont mis en ligne. Là aussi, le slow digital a toute sa place pour limiter la pollution numérique de ces contenus. Il peut même être un atout pour développer sa visibilité sur Internet.

Écoconcevoir ses services numériques

L’écoconception web est un concept développé par le Green IT. Elle consiste à créer des sites et services moins énergivores et plus respectueux de l’environnement tout en conservant des performances similaires (voire supérieures) à des conceptions et développements plus traditionnels.

Concrètement, cela passe par :

  • une étude approfondie et poussée des besoins afin de déployer uniquement les fonctionnalités nécessaires ;
  • le recours à des hébergeurs « verts » comme Infomaniak, Planethoster ou encore Ikoula dont la consommation d’énergie est optimisée (par l’utilisation d’ENR, de freecooling, et la valorisation des matériels en fin de vie) ;
  • une optimisation des médias utilisés (compression, résolution, etc.) ;
  • un ensemble de bonnes pratiques de codage orienté vers l’efficience (limitation des requêtes, minification du code, etc.).

Optimiser ses contenus

Souvent en écologie, le meilleur produit est celui qu’on n’achète pas. Donc le meilleur contenu serait celui qu’on ne publie pas ? Non plus 😉.
En revanche, rédiger un article, un post ou un témoignage qui sera peu visible ou noyé dans la masse n’a pas un grand intérêt ni pour vous, ni pour vos lecteurs et encore moins pour la planète. Mais pas besoin de vous transformer en blogueur professionnel ou en expert du référencement. Le principe de base est de bien déterminer à qui vous voulez vous adresser et d’adapter les modes et réseaux de communication.

Vous souhaitez partager votre passion pour le voyage ? Super ! Mais pensez à ce que vous pourriez vraiment apporter à vos visiteurs. Si vous êtes en panne d’inspiration, regardez du côté des communautés et groupes qui ont les mêmes centres d’intérêt. Vous aurez une idée des discussions en vogue et des questions qui reviennent régulièrement.

Vous vendez des créations personnelles ? Avant de vous lancer dans le coûteux et chronophage développement d’un site e-commerce, vous pouvez tester votre activité sur des réseaux existants (Etsy ou éventuellement Facebook avec l’option boutique en ligne).

Vous voulez booster la visibilité de vos prestations ou de votre métier sur la toile ? Inutile d’inonder le web de publicités à tout va. Prenez le temps de bien définir votre cible, sa localisation, mettez en avant votre expertise et communiquez de manière efficace. Privilégiez les réseaux sociaux professionnels tels que Linkedin, les fiches Google My Business et les annuaires, vous gagnerez des heures tout en limitant votre empreinte écologique.

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