Et oui, le trafic internet c’est 80% de vidéo et 20% de tout le reste (les sites web, les mails, la messagerie instantanée, le stockage de photos et de données et les réseaux d’entreprises). La vidéo en ligne, nous en faisons un usage intensif et c’est un support très lourd.
Savez-vous que 10h de film en haute définition, c’est autant de données que l’intégralité des articles (textes) en anglais de Wikipedia ?
Ne nous le cachons pas : les 10h de film HD on les regarde au moins chaque mois !
Les impacts environnementaux directs et indirects liés aux usages du numérique sont “insoutenables et en forte croissance”. Ce n’est pas sous nos yeux, c’est intangible, impalpable, abstrait, cet univers nous dépasse et pourtant le numérique est bien matériel : il émet 4% des gaz à effet de serre du monde, ce qui représente les émissions du transport aérien civil.
Cet impact est sur la bonne voie pour doubler d’ici 2025 et atteindre 8%, soit la part actuelle des émissions mondiales des voitures. Le numérique accroît sa consommation d’énergie de 9% par an. C’est astronomique !
Savez-vous que « le visionnage de vidéos en ligne a généré en 2018 plus de 300 millions de tonnes de CO2, soit autant de gaz à effet de serre que l’Espagne, ou près de 1 % des émissions mondiales » ?
L’objectif n’est pas l’abolition du numérique,
mais la priorisation des usages :
« … Au 21ème siècle, ne pas choisir n’est plus une option viable. Ne pas choisir c’est potentiellement laisser la surconsommation de pornographie restreindre mécaniquement le débit disponible pour la télémédecine, ou laisser l’usage de Netflix contraindre l’accès à Wikipedia. Du point de vue du climat et des limites planétaires, il ne s’agit pas d’être pour ou contre la pornographie, la télémédecine, Netflix ou les mails : il s’agit d’éviter qu’un usage jugé précieux ne pâtisse de la surconsommation d’un autre jugé moins essentiel. » (source : The Shift Project)
Une étude s’interroge sur la pertinence de nos usages du numérique, notamment la vidéo.
Mettons-nous le bien dans la tête : la vidéo en ligne n’est pas un usage dématérialisé !
Elle est stockée dans des centres de données, elle est acheminée jusqu’à nos terminaux (ordinateurs, téléphones, etc.) par les réseaux (câbles, fibre, modems, antennes, etc.), toutes ces technologies nécessitent de l’électricité et des énergies fossiles en masse.
Et si nous faisions un premier pas
vers la sobriété numérique ?
Comment faire pour réduire ?
C’est simple, déjà on pourrait regarder toutes nos vidéos en diminuant la qualité. C’est une petite habitude à prendre.
Par exemple : pour les films, passez du full HD (haute définition) soit 1080p à 360p ou 480p et pour les conférences et autres vidéos, où c’est essentiellement l’audio qui importe, passez du full HD à 240p ou 140p.
Ce sera déjà un grand pas !
Le problème c’est qu’avec Netflix vous ne pouvez pas choisir la qualité de votre vidéo, ce sera forcément un full HD. Vous savez ce qu’il vous reste à faire 😉
Il vaut mieux télécharger un film que le regarder en streaming, le mieux est également de le regarder à plusieurs et une fois téléchargé de le faire passer à un maximum de personnes. Une soirée cinéma entre copains, plutôt que 5 connections Netflix ?!
Vous êtes sportif ?
Une heure de vidéo full HD (1080p), entre la consommation de votre box, des servers etc., c’est 670W, soit 6h30 de pédalage. Si à la place vous regardez votre vidéo en qualité moyenne (480p), ça tombe à 36 minutes de pédalage… Pfiou !
Sachez que si vous utilisez un réseau mobile (4G) à la place du Wifi domestique, vous pouvez multiplier par 5,8 tous les chiffres cités ci-dessus.
Consommation de Méga-octets par heure en fonction de
la plateforme de streaming choisie :
Consommation de Méga-octets par heure en fonction de
la qualité de la vidéo choisie :
Sources :
My CO2 / Carbone 4
“Climat : l’insoutenable usage de la vidéo en ligne” Un cas pratique pour la sobriété numérique.
The Shift Project (The Carbon Transition Think Tank)
“Cette vidéo réchauffe le climat : merci de la regarder” (en 360p ;-))