Voilà des semaines que j’ai terminé ce livre, mais je n’arrive pas à écrire. Trop d’émotions, de connexions, de similitudes. Vous savez ce genre de livre où vous vous dites que vous auriez pu en être l’auteur. Bien sûr, sans la prétention d’égaler la qualité de la plume de Stéphanie Bodet, mais simplement une identification à sa sensibilité, à son chemin intérieur.
Peut-être, est-ce aussi sa féminité, que j’ai perçu comme étant similaire à la mienne ?
L’alchimie des mots.
La symbiose auteur-lecteur, existe-t-elle vraiment ?
Certains passages résonnent en moi, font échos, sont tels un miroir :
« Durant des années, j’ai maudit cette sensibilité excessive qui m’empêchait de trouver ma place et me forçait à m’isoler. Je suis née avec des sens surdéveloppés. Un nez et une ouïe d’une finesse peu commune. La musique et les parfums sont toujours trop forts, m’agressent facilement, c’est ainsi. Je recherche le silence, et les bruits de fond, tout ce qui sert à meubler le vide, me fatiguent. J’ai besoin de vivre au large pour respirer. »
Ou bien est-ce ce lieu ? Est-ce parce que nous sommes voisines ? Ce lieu qui, pour moi, marque mon enfance, les vacances, la découverte de la nature et du sauvage, les premières nuits à la belle étoile, mes racines, mon identité, dont mon nom de famille en est originaire.
Sigoyer !
Ô combien il est rare de trouver le nom du village pommé de son enfance comme chapitre d’un livre.
Cette quête intérieure.
« Un jour te seras dévoilé ton lieu, et tu t’apercevras que tu cherchais bien loin Ce qui t’appartenait ».
Dans « A la verticale de soi », Stéphanie Bodet, championne du monde d’escalade, nous livre, tout en poésie, son aventure à travers le monde, à la verticale et à l’intérieur (de soi). Tout en finesse et délicatesse !