Le wwoofing est une façon de découvrir le monde différemment et surtout de faire de belles rencontres. Cela consiste à échanger quelques heures de travail dans une exploitation agricole biologique ou chez un artisan contre le gîte et le couvert.
Des vacances pas chères et pendant lesquelles on apprend un procédé, on s’initie à une pratique ou on ralentit son rythme de vie.
Artisanat, culture, élevage : les secteurs d’activités concernés sont variés. Le wwoofing s’est développé dans plus d’une centaine de pays. On peut faire du wwoofing au bout de son jardin ou de l’autre côté du monde. Ce sont bien sûr des vacances engagées. Une parenthèse durable en agrotourisme qui se poursuit quelquefois plus longtemps que prévu !
Quoi qu’il en soit, il est important de bien préparer son voyage alternatif en amont, d’être motivé et de trouver l’hôte qui convient.
Découvrez ici une façon de voyager utile et responsable : le wwoofing.
Le wwoofing,
un mode de voyage alternatif
Créé en 1971, le wwoofing fête ses 50 ans en 2021 ! Ce n’est donc pas vraiment une nouveauté, mais il fait partie des formes de voyage furieusement tendance.
Le Wwoofing (avec deux « w », mais par souci de simplicité, on écrit parfois woofing) est l’acronyme de worldwide opportunities on organic farms. En français, cela signifie « opportunités de travailler dans des fermes biologiques à travers le monde entier ».
C’est Sue Coppard, une jeune Londonienne qui désirait profiter du bon air de la campagne, qui a eu l’idée de lancer le mouvement. Désireuse par ailleurs de soutenir l’agriculture biologique qui pointe le bout de son nez à cette époque, elle publie une annonce qui s’intitule « Working Weekends on Organic Farms » (week-ends de travail dans des fermes biologiques).
La formule plaît aux deux parties, les exploitants comme les volontaires, et le mouvement prend de l’ampleur. Cinq décennies plus tard, un réseau mondial est apparu. Il permet aux bénévoles de découvrir un mode de vie différent et de voyager autrement, en échange de quelques heures de services rendus.
Les activités ne se limitent pas à l’agriculture biologique. Il est maintenant possible d’apprendre les bases de multiples techniques : permaculture, écoconstruction, jardinage, biodynamie… Mais aussi apiculture, maraîchage, aquaponie, élevage, culture, traction animale, art et artisanat, ébénisterie, fabrication de cosmétiques : les opportunités sont nombreuses et variées.
Le wwoofing, pour voyager utile et responsable
(et rencontrer des gens sympas)
Avant tout, on fait du wwoofing par conviction et parce qu’on a envie de faire de belles rencontres !
Le woofer (la personne qui vient dans l’exploitation) est motivé par le goût de l’apprentissage et de la découverte. Les volontaires peuvent également être en reconversion professionnelle. C’est alors l’occasion pour eux de connaître vraiment le métier et de se frotter à la réalité du terrain avant d’abandonner leur ancienne vie et de se lancer pour de vrai !
C’est aussi une chance d’acquérir de nouvelles connaissances sans financer une formation souvent onéreuse.
Pratiquer le wwoofing, c’est voyager lentement, comme les adeptes du slow travel.
Découvrir le monde autrement, prendre le temps d’aider les autres avec plaisir et faire des rencontres humaines fortes.
C’est également apporter un soutien moral à ceux qui se lancent dans un projet qui peut sembler parfois utopique. Mais que serait le monde sans les rêveurs ? C’est l’occasion de fournir sa contribution à l’aventure d’un changement de vie.
Cerise sur le gâteau, c’est une façon économique de voyager, puisque le transport est la principale dépense : gîte et couvert sont offerts.
Du côté de l’hôte (l’exploitant qui reçoit le woofer), c’est la volonté de partager ses connaissances qui est primordiale. Le gérant s’engage à être présent, à former ses woofers et à leur faire connaître sa région ou son pays.
Accueillir des volontaires permet de rompre l’isolement. Sans oublier que recevoir un coup de pouce fait toujours du bien physiquement, mais surtout moralement !
Comment faire du wwoofing ?
D’un côté, il y a l’hôte. On l’appelle aussi quelquefois whost (de « host », hôte en anglais). C’est la personne qui reçoit les woofers. Les whosts logent et nourrissent les bénévoles (et souvent, les hôtes sont de fins cuisiniers). Ils assurent une initiation aux techniques pour que les woofers soient aussi autonomes que possible. Les whosts sont heureux de parler de la façon dont ils vivent et de leur philosophie.
De l’autre, il y a le ou les volontaires. Une fois qu’il a accompli les tâches sur lesquelles il s’est accordé avec son hôte, le volontaire dispose de son temps libre comme il l’entend. Une belle occasion de visiter la région d’accueil et de voir du pays.
Il n’y a aucun lien de subordination ou de hiérarchie entre les deux parties. Le woofer s’engage à aider quelques heures par jour en échange d’explications et d’une petite formation lui permettant de mener à bien les tâches confiées.
Le woofer choisit souvent son hôte en fonction de ses affinités : un végan évitera bien sûr de se rendre dans un élevage. Si vous appréciez le luxe des chambres confortables, renseignez-vous bien sur l’hébergement qu’on vous proposera, afin d’éviter des déconvenues.
Certains hôtes sont submergés de demandes. Lorsque vous entrez en contact avec une exploitation agricole ou un particulier, n’oubliez jamais que le courant doit passer dans les deux sens, et personnalisez votre message afin d’être vous aussi sélectionné par votre hôte ! Ne vous étonnez pas s’il vous pose quelques questions : il est tout à fait naturel de se connaître un peu avant de se rencontrer et de travailler ensemble.
Où et comment partir en wwoofing ?
Lorsqu’on parle de wwoofing, l’image qui nous vient en tête est celle de jeunes baroudeurs, sac sur le dos et chaussures de randonnée aux pieds.
C’est bien évidemment une vision erronée. On peut faire du wwoofing à tout âge, seul, en famille, entre amis ou en couple. L’essentiel étant toujours d’avoir le goût du contact et du partage. Avec une belle ouverture d’esprit, le monde est toujours plein de surprises. Faire découvrir la traite des vaches à ses enfants citadins ou enfin se mettre à l’artisanat reste une expérience inoubliable !
Du côté des whosts, c’est la même chose : il y a autant de projets et d’exploitations de différente nature qu’il y a de propositions.
Le wwoofing se pratique dans le monde entier. C’est donc une belle façon de voyager dans des pays lointains en n’ayant que le transport à payer. C’est aussi un merveilleux moyen de rencontrer des locaux et de partager leur façon de vivre. Bref, de sortir des sentiers battus, loin des pièges à touristes.
Mais n’oubliez pas qu’il peut également se pratiquer dans votre propre pays. C’est l’occasion de découvrir une autre région, si proche et pourtant lointaine. Pourquoi ne pas aussi en profiter pour aller donner un coup de main à votre voisin et visiter son exploitation ou son activité, qui vous attend juste à côté ?
Il existe des sites de mise en relation officiels. Découvrez le site pour la France et celui de la Suisse. Vous y lirez de précieux conseils ! Sur la Toile, vous découvrirez sans peine les sites officiels de chaque pays.
Pour être un woofer épanoui :
bien se renseigner avant de partir
Comme pour toute aventure, un minimum de réflexion est nécessaire avant de se lancer. Vous devez vous charger de l’organisation du voyage en toute indépendance.
Une fois sur place, les hôtes proposent des missions précises et savent de quoi ils ont besoin. Du côté du woofer, il est indispensable d’avoir conscience qu’il ne s’agit pas de vacances classiques.
Le woofer ne doit pas minimiser ce qui l’attend ou surestimer ses capacités physiques. Même s’il n’est pas contraint de se lever à l’aurore pour aller traire les bêtes, le bruit du tracteur qui passe à côté de sa tente risque fortement de gâcher sa grasse matinée… L’hôte apprécie l’aide fournie à sa juste valeur, mais le woofer doit avoir une idée claire de ses aptitudes et de ses envies.
Le fait de bien préciser les missions en amont, avec respect et équité, permettra de développer une relation de confiance qui se transformera probablement en une belle amitié. La signature d’une charte, qui précise les engagements de chacune des parties, est un gage de sécurité.
Dans certains cas, une assurance est à prévoir : c’est un élément fondamental qu’il ne faut pas négliger. Enfin, il est bien sûr nécessaire de respecter la législation du pays en vigueur. Les règlements locaux sont parfois pénalisants. Il est crucial de se limiter à une durée maximale d’aide hebdomadaire, sous peine de voir son « coup de main » reconverti en travail dissimulé.
La réalité du wwoofing, c’est bien souvent un grand moment de partage de passion avec de belles rencontres à la clé. C’est une relation gagnant-gagnant. Il ne s’agit pas ici pour l’hôte de trouver une rentabilité, car il faut former le woofer et cela prend du temps avant d’être performant dans un métier.
Pour les volontaires, il s’agit avant tout de vivre un moment conforme à des idéaux. La solidarité, la rencontre et le partage des valeurs sont des éléments essentiels dans la démarche du wwoofing. C’est une façon de voyager responsable et écologique.
Une bonne préparation et une prise de contact sont primordiales avant de plonger en immersion totale dans un milieu inconnu. C’est l’assurance d’un voyage différent, chargé en échanges humains.
Alors, vous partez quand à la rencontre de l’autre et de la nature ?