Permaculture, si on se lançait :
que faire en Automne ?

Article & Vidéo pas à pas

© Je Shoots

A travers cet article, découvrez le bonheur de se lancer dans un potager, comment faire un potager en permaculture mois par mois, que faire à l’automne et quelques conseils pour garder sa motivation. 

Avec en bonus, une super vidéo qui vous fera directement enfiler vos bottes et mettre la main à la terre !

le Confinement :
timing parfait pour démarrer la Permaculture

Novembre, les couleurs chaudes, les arbres qui se dénudent laissant passer de timides rayons de soleil, la terre humide sous son manteau de feuilles orangées, les premières gelées ne sont pas encore là. C’est le moment idéal pour préparer son petit coin de potager et être prêt à planter au printemps. Quel bonheur d’être dans le jardin en cette saison, dans ces ambiances et ces odeurs de sous-bois, de forêt.

Avis à ceux qui ont un jardin*, mettez les mains dans la terre, outre les bienfaits pour votre système immunitaire et votre santé mentale, pouvoir déguster ses propres légumes a un goût de magie. C’est une satisfaction immense d’être co acteur de cette évolution, de cette naissance : de la graine, à la plante, à la fleur puis au fruit… Je vous assure le goût n’est pas le même !

*Pour ceux qui ont des terrasses ou balcons vous n’êtes pas privés de potager, bien au contraire. Ce seront plutôt des cultures en bacs par exemple. Vous pouvez également les préparer en automne (en laissant la matière organique se décomposer sur place).

potager-jardin-bacs-permaculture
Cultures en bacs, idéales pour terrasses et balcons

Tout ce gazon : quel gachi !

À quoi vous sert tout ce gazon stérile, sans vie ?

Avez-vous encore réellement besoin de cette reconnaissance sociale qui date du moyen-âge ?

Yuval Noah Harari, dans son livre Homo Deus, une brève histoire de l’avenir nous éclaire sur la pelouse comme critère d’ascension sociale, comme marque de richesse !

La pelouse telle que nous la connaissons, c’est à dire ne servant à rien, en tout cas pas au pâturage des bêtes et sans avantage écologique, s’est imposée au moyen-âge en Europe et constituait un signe de richesse dans l’aristocratie française et anglaise. De manière générale, une pelouse impliquait que l’on possédait, ou pouvait s’offrir, de nombreux serviteurs pour l’entretenir.

Ah vous voyez, vous aussi maintenant vous ne voyez plus votre gazon de la même façon. Allez-y, essayez ! En plus, la première année c’est la plus facile, les limaces vous laissent tranquille 😉
Même juste un petit carré, une petite planche de culture, cela vous permettra d’avoir vos propres tomates, vos salades, vos poireaux ou vos courgettes.

pelouse-gazon-permaculture


Commencer un potager : pas à pas

Pour vous aider et vous motiver, je partage avec vous une vidéo (lien en fin d’article) de la chaîne indépendante “Permaculture, agroécologie, etc.” Je n’ai aucun lien d’affiliation, ni intérêt, mais parmi toutes les vidéos regardées, celles-ci sont très bien faites.
Damien y explique de manière claire et efficace comment faire un potager pas à pas et surtout comment préparer sa terre.

Pour vous donner un ordre de grandeur, il a un potager de 370m2 ce qui lui suffit largement pour nourrir une famille de 4 et partager en abondance avec voisins et amis.

Potager en automne :
préparer sa terre

Préparer sa terre avant le gel pour la rendre plus fertile : les méthodes de Damien sont faciles et efficaces.
L’important est de favoriser la biodiversité pour avoir le plus de légumes possible. La photosynthèse est la clé pour collaborer avec la vie du sol.
En effet, dans la nature les mauvaises herbes ou adventices font de la photosynthèse et créent de la matière organique, ce qui permet à un sol abîmé de gagner en fertilité. Elles finissent par mourir et laisser place à d’autres plantes qui prennent le relais.

Tout d’abord, délimitez vos zones de culture (avec des bouts de bois par exemple) et ensuite couvrez votre sol de matière organique. Alterner des matières carbonées (foin, paille, feuilles mortes, etc.) avec des matières azotées (tonte de pelouse si elle n’est pas “glyphosatée” ou du fumier par exemple).

Si vous n’avez pas d’ânes, de vaches ou de chevaux dans le jardin, pas de panique, ce n’est pas essentiel. Vous pouvez toujours faire pipi dans un arrosoir, c’est tout aussi performant pour équilibrer en azote votre terre. Sinon vous avez l’option d’aller dans des fermes alentour ou centres équestres. Ils sont généralement ravis de vous donner du fumier. Et c’est en prime un excellent moyen de remettre du lien dans nos vies d’aliens cyber connectés.

Notez bien également, dans la vidéo, la méthode de « cultures en lasagnes », une pépite pour avoir une terre fertile et productive.

semis-permaculture-potager
Faire ses semis © Markus Spiske

 

En mars, aérez les bandes de terre, que vous avez recouvertes, avec une grelinette ou autre outil. Pour ma part, la première année j’étais contre retourner la terre, je ne voulais surtout pas perturber la vie qui s’y trouve. Pauvres petits lombrics !
J’ai donc accepté un compromis : deux planches de cultures retournées et paillées et deux planches uniquement avec le paillage, posé à même l’herbe, sans les aérer. Le résultat était sans appel.
Donc après deux ans d’expérience, je confirme qu’aérer la terre est bien plus performant.

Ensuite, découvrez comment faire ses semis sous serre ou au chaud dans la maison, près d’une fenêtre. Mais là aussi pas d’affolement, c’est un peu technique donc si vous ne faites pas vos semis vous même la première année, vous pouvez acheter des plants de bonne qualité et bio.

Enfin, c’est en mai, quand tout est bien décomposé, que vous commencez à cultiver sur les planches. Quelle jouissance de mettre les mains dans cette terre meuble et pleine de vie. L’émerveillement est le même que celui d’un enfant qui met pour la première fois les mains dans la pâte à gâteau ! On a juste envie de recommencer.

Pour ceux qui croient que les pires maladies se logent dans la terre, je remets en images ma citation préférée :

Extrait du Château de ma mère – Claude Berri

Permaculture : précieux conseils

Commencer petit ! Faites des petites zones, vous vous agrandirez doucement la deuxième année et vous pourrez ainsi diversifier vos cultures.
Gardez précieusement vos semences d’une année sur l’autre, c’est très important. Vos graines seront plus adaptées, plus robustes que si elles proviennent d’un terroir différent et vous pourrez ainsi les améliorer d’année en année.

Ce que j’apprécie particulièrement dans les vidéos de « Permaculture, agroécologie, etc. », c’est qu’il nous indique pour chaque mois que semer et que planter :
– directement au jardin
– au chaud dans la maison
– en serre froide ou sous châssis.

L’important c’est de comprendre son environnement, il faut au moins 5 ans pour arriver à voir l’équilibre d’un écosystème. Mais ce qui est gratifiant, c’est qu’au bout de la deuxième année on voit déjà la progression, l’évolution.

permaculture-potager-novembre
© Christopher Martyn

Contempler le travail chirurgical des abeilles qui pollinisent  les fleurs de courgettes.
Observer la longue marche des fourmis qui élèvent les pucerons et ensuite voir apparaître les coccinelles qui vont s’en faire un festin.
Constater que les merles aussi, peuvent manger les petites pousses de salades.
Découvrir au crépuscule la présence du hérisson qui viendra perturber l’impunité des limaces.

Toute l’organisation de ce petit monde, ce microcosmos, est magnifiquement orchestré, chacun y a sa place !
Croyez-moi faire partie d’un tel spectacle vous remplit de l’intérieur (et vous fait oublier les vilains mollusques qui ont goûté vos fraises et vos 46 pouces de salades).

 

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Mon apprentissage de la permaculture en Nouvelle-Zélande (Raglan) © Ken Hansen

 

Je ne vais pas vous cacher que c’est du travail, ça ne se fait pas du jour au lendemain en ouvrant un livre ou en regardant une vidéo, ça demande du temps, de l’amour, beaucoup d’observation et d’oser expérimenter. 
J’ai voulu partager cette vidéo car, comme le dit justement Damien, il vaut mieux se concentrer sur le positif et sur ce qui marche, c’est comme ça qu’on donne envie de se lancer.

Je voulais juste vous prévenir de ne pas reculer à la première limace, aux premiers pucerons, aux premiers mulots, au manque d’eau, aux semaines de pluie sans soleil (je sais de quoi je parle, j’habite dans le Jura). Chaque environnement s’équilibre, si on favorise les meilleures conditions pour y amener de la vie.
Ainsi est le vivant, on apprend, on s’entraide, on cohabite.

Pour aller plus loin, je vous conseille mon article sur le livre : “Permaculture Guérir la terre, nourrir les hommes”de Perrine et Charles Hervé-Gruyer, vous y trouverez les principes et les valeurs de la permaculture.


Si vous avez des questions pour débuter ou même si vous souhaitez partager vos expériences, je serais ravie de les lire.
Laissez-moi un commentaire en bas de l’article ou contactez-moi directement.

Voici la vidéo Comment faire un potager mois par mois?, réalisée par « Permaculture, agroécologie, etc ». 

Ressources complémentaires :
L’Histoire des Gazons
Faire pipi dans un arrosoir
Livre : « Homo Deus, une brève histoire de l’avenir » de Yuval Noah Harari

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