Est-ce le Danemark, l’Islande, la Finlande… ?
À cette requête tapée sur Google, les réponses divergent d’un site web à un autre. Vous comprendrez pourquoi en lisant la suite de l’article.
J’ai confronté les analyses de trois rapports qui font référence dans le monde. Le premier, publié tous les deux ans par les prestigieuses universités américaines de Yale et de Columbia, classe les pays selon un facteur de performance écologique, l’EPI. Le second, publié tous les ans par l’OCDE, assigne aux nations membres un indice suivant leur progression vers des objectifs de développement durable. Enfin, le dernier est un rapport édité tous les ans par le MIT, et catégorise les pays en fonction de leur volonté politique de limiter les pollutions causées par les énergies fossiles.
Les travaux récents du GIEC apportent également une lumière sur la nécessité d’agir très rapidement surtout dans le nord de l’Europe.
Vous voulez savoir quels sont les pays les plus écolos, les plus durables ou les plus assidus contre le changement climatique ? Suivez le guide.
« Un bon indice de performance environnementale ne garantit pas le développement durable de l’État ni l’efficacité des mesures de lutte contre le changement climatique. »
Danemark : une lutte exemplaire
contre le changement climatique
Le Danemark caracole en première position dans le classement basé sur l’indice de performance environnemental (EPI = environmental performance Index).
Le rapport, publié tous les deux ans par les universités américaines, analyse les données écologiques de 180 États, et élabore 32 indicateurs principaux. L’indice global obtenu permet d’évaluer la santé environnementale et la vitalité de l’écosystème pour chaque pays. Le premier aspect reflète l’engagement des gouvernements pour réduire les pollutions (air, eau, déchets), le second représente les efforts en faveur de la protection et du développement des biotopes (biodiversité, changement climatique, agriculture, etc.).
Le Danemark fait figure de modèle grâce à sa politique investie dans la décarbonisation de son secteur énergétique. Les stratégies mises en oeuvre sont performantes et maintiennent une économie dynamique. Le royaume danois est aussi bien noté pour ses progrès dans les domaines de dépollution des eaux usées, de la sauvegarde des milieux marins et de la biodiversité…
Placer le Danemark en première position est pertinent : il occupe également une situation de leader depuis plusieurs années dans les deux autres classements.
Le développement durable à l’honneur
Le rapport publié annuellement par l’OCDE et les Nations Unies, place le Danemark en troisième position, derrière la Finlande et la Suède.
L’indice de ce rapport, le ODD (Objectifs de Développement Durable ; en anglais SDB : Sustainable Development Goals) catégorise les pays en fonction de leur degré d’avancement sur 17 objectifs à atteindre en 2030. Comme pour l’EPI, une partie de l’évaluation de l’OCDE porte sur les progrès réalisés en matière de protection de l’environnement et de lutte contre le réchauffement climatique. Elle est complétée par une appréciation de la volonté des gouvernements de réduire la pauvreté, l’insécurité alimentaire, et d’assurer le bien-être de tous les citoyens.
Être un pays écolo, c’est bien, mais l’être tout en considérant les enjeux économiques et sociaux, c’est encore mieux.
Une transition énergétique volontaire
Le rapport de MIT (Massachusetts Institute of Technology) classe le Danemark en deuxième position, après l’Islande.
Cet institut attribue tous les ans un indice, le « Green Future Index », à plus de 70 États selon les mesures favorisant la transition des énergies fossiles et polluantes vers des énergies plus vertes dans chacune des nations.
Dans les pays industrialisés, les secteurs les plus polluants concernent les transports, les logements et l’alimentation. Il est donc primordial de réduire notre usage de matières premières polluantes pour combattre le réchauffement climatique.
Le MIT relève la politique de décarbonisation très forte du Danemark, premier producteur d’hydrocarbures de l’Union Européenne. Fin 2020, le gouvernement danois a stoppé les recherches de nouveaux gisements de pétrole et de gaz et annonce l’arrêt de toute production des hydrocarbures d’ici 2050.
Quant à l’Islande, premier d’après MIT, a certes complètement remplacé, ou presque, les énergies fossiles par la géothermie et l’énergie hydraulique, mais il est passablement positionné dans les deux autres rapports. Son classement au rang 17 selon EPI et 29 selon ODD, dénote bien d’une insuffisance de moyens et de résultats sur les critères de protection de l’environnement et de développement durable.
Luxembourg : des émissions
de carbone en baisse
Ce petit pays de 610 000 habitants arrive en deuxième position selon l’indice EPI. Le gouvernement du Grand Duché encourage avec vigueur l’exploitation des énergies renouvelables pour réduire sa dépendance énergétique.
Depuis 10 ans, le Luxembourg a ainsi entamé une baisse des émissions carbone et une hausse de son produit national brut. L’indice EPI reflète donc une bonne santé environnementale (qui compte pour 60 % de l’EPI global).
Un développement durable bancale
Une politique énergétique trop modeste
Le MIT place le Grand Duché du Luxembourg en position 13 : certes les émissions de carbone sont à la baisse, mais la contribution des énergies vertes dans le mix énergétique n’augmente pas assez rapidement. En effet, en 2020, le gouvernement visait une part d’énergies renouvelables à 11 % alors que l’objectif de l’Union Européenne était de 20 %. Cette politique de transition peu ambitieuse est également mentionnée dans le rapport de l’OCDE.
Le MIT regrette aussi que les efforts en matière « d’innovation verte » génèrent des solutions considérées comme peu abordables pour l’ensemble de la population.
Suisse :
une qualité de l’eau optimisée
Dans le classement EPI, la Suisse arrive en troisième position. Ce petit pays riche a beaucoup investi dans la dépollution des eaux usées et la qualité de l’eau potable. Il obtient ainsi un très bon indice EPI pour la santé environnementale.
Là où le bât blesse, c’est sa politique de préservation de la biodiversité, la Suisse est classée parmi les derniers en Europe. De même, ses actions pour assurer une agriculture durable sont insuffisantes. À noter qu’une majorité (environ 60 %) de la population a voté en juin 2021 pour les subventions de pesticides de synthèse.
Une réduction des émissions
carbone perfectible
Une transition énergétique insuffisante
Le MIT classe la Suisse en position 19 pour les mêmes raisons évoquées pour le Luxembourg, ses émissions carbone diminuent, mais la part d’énergies renouvelables dans son mix énergétique augmente trop lentement.
Dans ce rapport, la Norvège est en position 3, notamment pour sa politique de transition énergétique active.
Les pays les plus écolos :
les tiercés gagnants
- Danemark
- Luxembourg
- Suisse
- Finlande
- Suède
- Danemark
- Islande
- Danemark
- Norvège
Les défis des pays les plus écolo
Les analyses croisées des différents rapports expliquent pourquoi les requêtes sur les pays les plus écolos proposent parfois des réponses divergentes. Un bon indice de performance environnementale ne garantit pas le développement durable de l’État ni l’efficacité des mesures de lutte contre le changement climatique.
L’OCDE et les Nations Unies déplorent l’impact négatif d’une politique écologique menée par certains États riches, comme en Suisse et au Luxembourg, sur quelques pays en voie de développement. En effet, la migration des bénéfices obtenus dans les paradis fiscaux peut saper la capacité des gouvernements concernés à mobiliser les ressources financières nécessaires à la réalisation de leurs ODD.
Certaines règles fiscales mondiales mériteraient d’être réformées pour permettre à tous les États d’atteindre leurs objectifs de développement durable définis par l’OCDE.
Le dernier rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), sorti en août 2021, démontre avec certitude que l’essor industriel dans les pays de l’hémisphère nord est en grande partie responsable du réchauffement de la planète lié aux émissions de gaz à effet de serre. De plus, le GIEC précise que les activités en Europe du Nord contribuent fortement à l’intensification des précipitations abondantes dans une grande partie du monde.
Quant à aux prévisions selon le GIEC, les scénarios du futur sont les plus catastrophiques au niveau du pôle nord.
Une élévation de 1,5 °C de la température de notre atmosphère (objectif de l’accord de Paris, 2015), entraînerait au nord de l’Europe une augmentation d’environ 4 °C. Dans le cas du pronostic le plus défavorable, c’est-à-dire, la hausse globale serait de 4 °C, les Scandinaves devront faire face à des températures de plus de 7 °C par rapport à aujourd’hui. Avec des conséquences désastreuses sur l’ensemble de la planète.
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